Que faire en cas de harcèlement scolaire?

Si, du jour au lendemain, votre enfant s'isole, dort mal et ne mange plus, qu'il refuse d'aller à l'école ou que ses notes dégringolent, il faut tirer la sonnette d'alarme. Lui demander directement s'il est harcelé ne sera pas concluant, car la plupart des enfants refusent de parler ouvertement de harcèlement. Généralement, ils ont honte ou ils n'osent pas parler par peur de subir des représailles. Il sera donc beaucoup plus fructueux d'écouter votre enfant et de lui donner le sentiment qu'il peut parler de tous les sujets et problèmes avec ses parents.

En principe, le harcèlement se déroule sur une longue période. C'est un phénomène de groupe, généralement dirigé contre un seul enfant. Le harcèlement n'implique pas nécessairement de violence physique. Il peut se manifester de façon beaucoup plus subtile – par exemple par l'exclusion ou l'humiliation systématique d'un enfant. Ses conséquences psychologiques peuvent être dévastatrices pour la victime.

Le cyberharcèlement est une nouvelle forme de harcèlement que les parents de ma génération ne connaissent pas encore très bien. Contrairement au harcèlement «classique» qui s'arrête à la sortie de l'école, le cyberharcèlement se déroule en continu, sur tous les canaux et réseaux en ligne possibles (qui sont parfois inconnus des parents). Dans ce cas, la victime ne dispose même plus d'un lieu sûr et protégé où se réfugier.

Si vous avez des soupçons, vous pouvez vous adresser aux enseignants de votre enfant. Comme le harcèlement est un phénomène de groupe qui se dirige contre des victimes isolées, le problème peut concerner toute la classe. Malheureusement, les enseignants ne sont pas toujours au courant de tout. En cas de doute, mieux vaut donc contacter différentes personnes susceptibles de vous aider. Si vous pensez que votre enfant est à l'origine du harcèlement, vous devez absolument le signaler. Les enfants peuvent vite devenir eux-mêmes des harceleurs et s'enfermer dans un cercle vicieux.

N'essayez pas de régler le problème par vous-même et de confronter les auteurs du harcèlement – cela ne fera qu'envenimer la situation.

Une protection à cent pour cent est impossible. Néanmoins, comme tous les sujets délicats, le harcèlement mérite d'être abordé ouvertement et régulièrement, par exemple à l'aide de bons livres pour enfants. Vous pouvez commencer à en parler à votre enfant dès l'âge de trois ou quatre ans. Même si les victimes de harcèlement sont très souvent choisies arbitrairement, il est bon de montrer le plus tôt possible aux enfants la diversité du monde et la pluralité des situations individuelles. Il est aussi très important de renforcer la confiance en soi des petits. Les enfants sereins et sûrs d'eux qui ont beaucoup d'amis deviennent moins souvent victimes de harcèlement. Mais le risque zéro n'existe pas.

Le harcèlement ne s'arrête pas de lui-même. Il doit être pris au sérieux dès son apparition. Généralement, il ne peut être éliminé qu'avec l'aide de professionnels.