De nos jours, une vie sans smartphone est impensable. A la fois malédiction et bénédiction, ce compagnon omniprésent apporte tout de même bien du confort à ses utilisateurs. Il y a près de quatre ans, la jeune maman que j'étais se faisait une joie de pouvoir délaisser un peu la «bulle bébé» au moyen de son portable.
Avec un nourrisson, tant de questions surgissaient et tant de réponses se trouvaient sur la Toile et dans les forums de discussion entre mamans. Grâce aux réseaux sociaux et aux messages, je me sentais intégrée et comprise: malgré une mobilité réduite, je faisais partie d'une communauté. Et avec l'appareil photo de mon smartphone, je mitraillais littéralement mon bébé.
Mais comment la consommation parentale du smartphone se répercute-t-elle sur les enfants? C'est une phrase sortie de la bouche de ma fille qui m'a fait réfléchir: «Maman, pose un peu ton portable et lis un livre avec moi!» On ne se rend pas compte à quel point on est rapidement happé par le monde virtuel et comme on peut facilement se perdre parmi tout ce que ce petit appareil mobile met à notre disposition. L'attention papillonne d'une application à une autre. Au détriment des enfants.
Dans son ouvrage Wir sind überall, nur nicht bei uns («Nous sommes partout sauf là où il le faut»), Georg Milzner souligne que le taux d'accidents survenus dans les cages à écureuil des places de jeux a connu une terrible hausse ces dernières années. Cause supposée: l'absence mentale des parents, occupés sur leur tablette ou leur smartphone. Attention, mon but n'est ni de pointer qui que ce soit du doigt ni de faire des sermons. Moi-même, je dois sans cesse me rappeler à l'ordre pour rediriger mon attention vers mes enfants.
Cela étant dit, je trouve extrêmement important pour les parents de garder un œil sur leur usage du téléphone et de le contrôler de temps en temps. «Car percevoir une personne avec intensité signifie que cette personne est importante. C'est exactement ce que nous ressentons enfants lorsque quelqu'un pose les yeux sur nous avec bienveillance. […] Et tout cela disparaît au moment où nous portons notre attention sur autre chose: une série télévisée, le journal ou – signe des temps – le smartphone», explique Georg Milzner.
