Laver le linge, l'étendre, le plier, le ranger, faire les courses, mettre de l'ordre, nettoyer, emmener la petite au cours de sport, payer les factures, ouvrir le courrier, gérer les tâches administratives, acheter des cadeaux, racheter des chaussures, ranger la cave, remplir la déclaration d'impôts. Et en parallèle, travailler, entretenir son couple, voir ses amis, prendre des nouvelles de sa famille.
Les enfants se plaignent régulièrement de s'ennuyer. Les parents, en revanche, n'en ont pas souvent l'occasion. Les parents font rarement des pauses. Il y a toujours quelque chose à faire.
Mais il arrive un moment où on se sent épuisé, vide, sans force, où l'on ne veut plus écouter les enfants, où plus rien ne nous intéresse, où la moindre bagatelle nous met en rage. Avant d'en arriver là et de glisser vers le burn-out, mieux vaut revoir son planning.
Quand on a l'impression de ne plus avoir suffisamment de ressources pour gérer le quotidien, le stress s'installe, sape notre moral et fait monter notre tension. Comme nous le savons tous, le stress est extrêmement néfaste à long terme. Naturellement, nous ne sommes pas tous égaux devant le stress. Notre manière de le ressentir et de le gérer dépend beaucoup de notre personnalité.
Selon de nombreuses études menées par des chercheurs, en situation de stress, le cerveau enclenche un mécanisme de protection: il limite les fonctions qui demandent trop d'énergie. Par exemple les fonctions du cortex préfrontal, qui permettent l'abstraction, la flexibilité et la rigueur intellectuelle et qui rendent possibles la concentration à long terme et la prise de décision. Notre mémoire est également affectée par le stress: quand nous sommes stressés, nous avons plus de mal à retenir les informations. Par ailleurs, le stress chronique a pour effet d'activer une fonction située dans l'amygdale qui évalue les stimuli extérieurs. En d'autres termes, la pensée rationnelle est affaiblie et les émotions sont renforcées, ce qui peut se traduire par des réactions excessives et des actions dénuées de sens. On devient à la fois distrait et inefficace.
Et ce n'est qu'une infime partie des zones élémentaires du cerveau. Les effets du stress à long terme sur le cerveau et le corps ne s'arrêtent pas là, mais leur description détaillée dépasserait le cadre de cet article.
Pour toutes ces raisons, il est important de ne pas s'oublier dans le tourbillon du quotidien. Car le stress a des conséquences. Le temps que nous prenons pour nous est aussi important que celui que nous consacrons à nos enfants ou à toutes les tâches qui doivent être effectuées. Nous devons absolument nous octroyer des plages fixes de temps libre sans les faire passer après tout le reste. Lire un magazine, jouer aux échecs, faire une promenade... Peu importe l'activité tant qu'elle nous fait du bien. En effet, nous ne pouvons nous occuper correctement des autres que si nous allons bien nous-mêmes.
Comme je dis toujours, «If Mommy ain't happy, ain't nobody happy».
