Rien ne s'est passé comme prévu

Au début, je répondais gentiment aux questions. Oui, je voulais à tout prix continuer à travailler, si possible à 80 %. Le papa allait lui aussi passer à 80 %. Comme je travaillerais le week-end, l'enfant irait un jour à la crèche et les autres jours chez sa grand-mère.
Puis j'ai eu droit aux commentaires. Le bébé n'était pas encore né, mais j'avais déjà l'impression de devoir me justifier. Ce qui me dérangeait le plus, c'est que personne ne demandait au papa ce qu'il comptait faire.
A la question concernant le travail et la famille, j'ai fini par répondre: «On verra. On ne peut pas savoir avant que l'enfant soit là.» Et, en effet, rien ne s'est passé comme prévu.
Après une pause bébé prolongée, j'ai travaillé moins, et le papa plus que prévu. En ce qui me concerne, je suis satisfaite de la situation. Le papa, lui, préférerait travailler moins et passer plus de temps avec sa fille.
Travailler avec un enfant, c'est possible
Je n'ai jamais envisagé une seconde d'arrêter de travailler. Et ce, malgré la difficulté de concilier un travail à temps partiel et la maternité. Trois fois par semaine, j'effectue un trajet d'environ deux heures et demie pour aller travailler. Je quitte la maison le matin à 7h15 et rentre à 18h45, sans avoir fait de pause à midi, ni les courses.
Il faut se serrer les coudes
Sans le papa, je ne pourrais pas exercer mon métier de rédactrice. Il a la chance de pouvoir travailler à Zurich. C'est donc lui qui réveille notre fille, l'habille et l'amène à la crèche. C'est aussi lui qui va la récupérer le soir et se dépêche de faire les courses avant de rentrer à la maison. Je lui en suis infiniment reconnaissante.
Travailler donne une autre dimension au quotidien de la maman
Pourtant, concilier travail et vie de famille est épuisant. Je me dis parfois que tout serait beaucoup plus simple si j'étais mère au foyer. Après tout, il y a encore beaucoup de femmes en Suisse qui renoncent à leur métier lorsqu'elles deviennent mamans. Mais je ne peux pas m'imaginer ne pas travailler. J'ai besoin d'avoir une activité intellectuelle et d'échanger avec des personnes de mon âge. Si j'étais mère à plein temps, je dois avouer que je deviendrais folle. Attention, ne vous méprenez pas: j'adore être maman! Mais j'admire les femmes qui arrivent à tenir toutes seules leur ménage.