Tous les matins, notre maison se transforme en fourmilière. À 7h au plus tard, tout le monde est debout et ma femme ne tarde pas à partir au travail. Ensuite, mon fils va à l'école puis ma fille au jardin d'enfants. Tout cela en l'espace d'une petite heure et ponctué de discussions houleuses portant sur les vêtements «Non, pas le pantalon! Je veux mettre mon short!» ou le goûter «Non, pas encore des pommes! Du chocolat!». Et tout d'un coup: silence.
Je profite de ces quelques heures de calme pour m'occuper de toutes les tâches ménagères ou administratives restées en plan. J'ai aussi pu augmenter mon temps de travail pour passer à 35 %. En général, je travaille à la maison. Récemment, j'ai même eu le loisir d'essayer quelques recettes pour le repas de midi. Au vu de toutes les tâches qu'il reste à accomplir, il m'est encore impossible de faire du vélo le mardi matin, mais j'arrive tout de même à m'accorder ici ou là une heure de jogging – et cela me fait le plus grand bien.
Par ailleurs, ma relation avec les enfants a évolué. Le matin par exemple, ma fille quitte la maison environ une demi-heure après mon fils. Je peux alors me consacrer entièrement à elle et de son côté, elle profite de ce petit moment où elle a son papa rien que pour elle.
Depuis que mes enfants vont à l'école et au jardin d'enfants, je passe évidemment moins de temps avec eux, mais les heures que nous passons ensemble sont d'autant plus intenses. Quand ils rentrent à la maison, mes enfants ont besoin de se libérer de tout ce qu'ils ont vécu pendant la matinée, que ce soit par un flux ininterrompu de paroles ou un coup pour ouvrir la porte d'entrée. Ils doivent trier et assimiler toutes les impressions et les nouveautés qu'ils ont absorbées à l'école et au jardin d'enfants. Dans le pire des cas, cela se traduit par une bordée de nouveaux jurons ou des comptines douteuses chantées à tue-tête. Pour moi, il s'agit alors de rétablir le calme et de m'assurer que mes enfants ne manquent de rien.
Autre nouveauté: les rendez-vous pour jouer avec les petits camarades se multiplient. Il ne m'est pas toujours facile de rester zen face à cette nouvelle situation. Il y a encore quelques semaines, je pouvais passer mes après-midi avec mes enfants. Et voilà qu'aujourd'hui, leur priorité est de jouer avec leurs amis. Bien sûr, cela fait partie de leur prise d'autonomie, mais nous ne pouvons pas bouleverser tout notre programme en fonction des visites de leurs petits camarades. Là encore, mieux vaut rester flexible et faire des compromis – d'un côté comme de l'autre. Pour l'instant, cela fonctionne très bien.
Le soir, quand ma femme rentre du travail, le volume sonore et l'agitation reprennent de plus belle car les enfants veulent lui raconter leur journée et passer du temps avec elle. Le calme ne revient généralement qu'après 20h... Jusqu'au lendemain matin où une nouvelle journée commence tambour battant. Et puis soudain, de nouveau, ce silence inhabituel...
